Aforismi e Riflessioni sull'Europa

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      - La tâche est immense, Monge. Je n'ai que vingt-neuf ans. Ce n'est pas un âge. En six ans j'ai le temps de coloniser l'Egypte, de l'organiser, de développer d'autres plans. Ensuite... on verra. J'apporterai à la France, à l'Europe, de si belles moissons de gloire que lenir soif d'idéal sera rassasiée pour des siècles.
      - Quelles moissons?
      - Organiser l'Orient, prendre l'Europe à revers, moissonner... inlassablement... faire un faisceau immense, une gerbe, de l'Egypte, de la Syrie, de la Turquie, englober l'Italie et la Grèce.
      - Quel géant maniera la faucille d'or d'une telle moisson?
      - Moi.
      - Mais pour pouvoir réaliser cela ne faut-il pas, d'abord, écarter l'ennemi principal des champs grecs et latins? On doit écarter l'intrus, l'Anglais.
      - Oui, frapper l'Anglais au coeur, aux Indes.
      - Quel serait donc ton plan, Napoléon?
      - Mon plan secret? Celui même de ma vie? Terriblement simple. Il apparaîtra aux historiens et à ceux qui m'étudieront avec la sympathie de l'universel. Je ne l'avoue qu'à vous. Le voici: après Sain-Jean d'Acre, marcher rapidament sur Constantinople, clé de l'Europe. Malgré la carence du Directoire et sa stupeur jalouse devant mes rapides victoires, malgré ces deux éléments inquiétants, nous mes rapides victories, malgrée ces deux éléments inquiétants, nous atteindrons Constantinople. Là, je regroupe mes forces et fonce sur Vienne en liaison avec une offensive des armées de France, suivant un plan mûrement élaboré que le ci-devant Monge ira porter à Paris, où il l'appuiera de sa force logique, de son affection et de sa foi.