Aforismi e Riflessioni sull'Europa

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      Sans la trahison de Talleyrand, corrompu par l'or juif, Bonaparte eût réussi à Saint-Jean d'Acre à prendre l'Europe à revers. Il eût réussi à fédérer l'Europe.
      «Les Juifs ne sont pas une secte — ils sont une nation. Il faut considérer les Juifs comme une nation dans la nation...» Les conseillers, effrayés, se sont ajournés; mais une semaine plus tard on entendait l'orage gronder à distance: «La nation juive est constituée usurière et oppressive.» L'assemblée fut suivie par un grand sanhédrin de religieux juifs de toute l'Europe. Ses fonctions étaient limitées à la suppression de l'usure... et à l'organisation d'une hiérarchie juive, sous contrôle français.»
      Napoléon, fit prendre contre eux, par le Conseil d'Etat, le décret du 17 mars 1808. Les articles de ce décret fixaient dans le détail les conditions de vie des Juifs, leurs devoirs vis-à-vis de la nation, les particularités de leur installation et de leurs déplacements; ils fixaient des limites à leur pullulement.

Ford, Mémories

      Les mesures prises par Bonaparte en Egypte, en Syrie, à Suez, montrent qu'il avait une haute compréhension des frontières économiques qui seraient devenues (et auraient fixé) les frontiéres politique des Etats. D'ailleurs, il aurait fait de la «taupinière» de l'Europe les Etats-Unis d'Europe, s'il avait réussi. Il a eu le mérite de le tenter le premier.
      «Les guerres inévitables sont justes. » Sans la voracité anglaise. Napoléon eût extirpé jusqu'aux racines la guerre en Europe, en fédérant ses Etats.
      Ford n'ignore pas dans quel état d'anarchie se débat l'Europe. De même qu'à Napoléon elle lui apparaît comme une «taupinière». Il est temps d'y porter remède: «L'état de l'Europe actuelle n'est pas incurable. II n'est dû qu'à une conception erronée des lois économiques.»
      Bonaparte ne voulait-il pas grouper les Etats d'après les besoins et les similitudes géographiques?
      Ford écrit cette profonde pensée politique: «Les frontères politiques deviennent des frontières économiques, d'où désastres».