Aforismi e Riflessioni sull'Europa

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Ch. Maurras, Jeunne d'Arc et Napoléon

      MONGE. - Elle avait d'abord conduit le peuple à Reims y reconnaître le roi «comme les pâtres de Noël à Bethléem» reconnaître l'enfant Jésus.
      - Oui, à ce moment-là, on croyait à l'essence divine de la monarchie. C'était un bien. On n'y croit plus. C'est un fait. Il est presque impossible de remonter certains courants politiques. Le problème actuel est plus vaste. Il y a l'Europe. Mais, quoi qu'on fasse, quoique fasse le chef du prochain avenir, il ne doit pas se séparer de ses prédécesseurs. Il doit être une maille de la grande chaîne depuis Clovis jusqu'au Comité de Salut public.
      - Les pays se gouvernent d'après les circonstances, reprit Bonaparte; il y aura peut-être encore longtemps des rois et même des empereurs et aussi des républiques. Certains pays connaîtront le fédéralisme. L'idéal serait une Europe fédéralisée sous une monarchie, au sens vrai, au sens grec, un Saint-Empire romain germanique. Mais où est l'homme capable de réaliser ce miracle?